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Louise Giamari

Les oeuvres de Louise Giamari se présentent comme une réponse à la vertigineuse disparition des corps dans le phantasme d'interconnexion qui semble régir les relations humaines à venir.

Si elles s’inscrivent aussi dans une évolution de la sculpture à l’poque moderne, les oeuvres de Louise Giamari se présentent comme une réponse à la vertigineuse disparition des corps dans le phantasme d’interconnexion qui semble régir les relations humaines à venir. Ces créatures semblent en effet incarner l’envers du net ; aucune velléité de communication ne présuppose leur existence. Pour citer Joseph Beuys « cela ne signifie pas quelque-chose, c’est quelque-chose ». L’artiste n’a pas de message. Elle ne cherche pas à se situer et ce faisant elle retrouve le fil d’une histoire de la sculpture qui va de la grâce à la gravité, empruntant à la geste de l’Arte Povera les formes sinueuses de corps déchus et gisants, entre le registre de l’informe et la figuration. Fascinée par la bestialité, cette part maudite du projet socio-technologique en vogue, elle offre une forme au cri dont aucune machine encore ne connaît l’équation. La disqgrâce et la misère des corps séparés de toute parole pour cause de confiscation par les systèmes d’information est un beau sujet pour l’art contemporain. S’il est vrai que l’art doit aujourd’hui occuper les interstices et non les autoroutes, le mutisme des choses sauvages présentées dans cette exposition devient en soi une éloquence.

 

Un couple dont la femelle dresse à bout de bras un petit vers le ciel, l’attitude perplexe d’un quadrumane relevant la tête, des chiens reniflants l’espace hostile révèlent un ensemble de geste incongrus dont nous sentons confusément la familiarité avec le désordre de nos sensations quotidiennes. Alors se profile tout l’humour produit par de telles oeuvres : il n’est point de sculpture réalisée par l’artiste ou l’humain qui ne soit regardé avec une sorte de bienveillance en creux, un genre de tendresse négative pour cette engeance qui n’a jamais pu choisir entre l’ange et la bête, mais qui peut-être n’est jamais si humaine que lorsqu’il lui vient un désir d’art.

 

(texte Bernard Goy)

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